By John Stuart Mill
Trans. Michel Lemosse
Paru en 1879 sous le titre On Socialism, ce bref texte de John Stuart Mill (1806-1873), inédit en français, est issu de notes rédigées à l. a. fin de sa vie en vue d'un futur livre sur son rapport au socialisme naissant qui l’attire tout en suscitant ses réserves.
Attentif au type des « periods laborieuses » depuis l. a. révolution de 1848 et s’aidant de sa méticuleuse lecture de Louis Blanc, Mill exprime sa sympathie pour un « socialisme tempéré », non autoritaire et décentralisé – et plaide pour le développement d’une économie coopérative, autogérée mais ouverte à los angeles libre concurrence ou à l’association égalitaire entre marketers et salariés.
Devenu adepte d’un « libéralisme progressiste », le grand penseur libéral demeure très méfiant envers l’État et proceed à placer au-dessus de tout l. a. liberté des individus. Aussi apparaît-il dans ces pages comme le préfigurateur de ce qu’on nomme le « social-libéralisme ». D’où le double intérêt de Sur le socialisme : pour l’histoire des idées, et l. a. compréhension des débats qui font notre actualité.
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Dans la réalité, n’est-ce pas en tout premier lieu le désir qu’a chacun d’améliorer son propre sort qui anime les hommes tels qu’ils sont ? L’égalisation des revenus et du statut des fonctions de même que le nécessaire contrôle mutuel des individus se substituant à l’ancienne hiérarchie ne priverait-elle pas les dirigeants d’unité de production de leur non moins nécessaire « liberté d’action » ? Et ne seraient-ils pas de lourds freins à l’innovation ? D’autre part, Mill reproche à Louis Blanc 2 et ses camarades de grandement exagérer en s’indignant d’une « baisse continue des salaires « de prolétaires en voie de « paupérisation », ou en se muant en prophètes de malheur, car « le système que nous connaissons, à l’inverse de ce que de nombreux socialistes croient fermement, n’est pas en train de nous précipiter vers une catastrophe où nous deviendrions tous miséreux et esclaves, et dont seul le socialisme pourrait nous sauver ».
Il me semble que l’ampleur du changement évoqué n’a pas à ce jour été totalement prise en compte, ni par ceux qui se sont opposés à notre dernière réforme constitutionnelle, ni par ceux qui l’ont mise en œuvre. À dire vrai, les perceptions qu’ont les Anglais, dans la période récente, des tendances des changements politiques, manquent singulièrement de clairvoyance. Ils ont été les témoins de tant de transformations – qui simplement projetées sur l’avenir, autorisaient de grandes attentes, dans les deux sens, le positif et le négatif, alors qu’en réalité ce qu’il en est sorti a semblé ne pas être à la hauteur de ce qu’on avait prévu – qu’ils en sont venus à estimer, en quelque sorte, que par leur nature même, les changements politiques déçoivent les espoirs qu’ils suscitent ; et ils se sont mis à croire, de manière à demi inconsciente, que ces évolutions, si elles se produisent sans s’accompagner d’une révolution violente, restent en pratique sans effet marquant ou permanent sur le cours de l’histoire habituel au pays.
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